1. |
De l'air !
03:18
|
|
||
Y’a comme une histoire qui prend l’eau
D’ours et banquise en sursis
Un rouge et noir de coquelicot
Rideau de fin de tragédie
Y’a dans le vent comme un écho
De sifflet du rossignol
Des arbres des fleurs des oiseaux
Qui sanctionnent
De l’air !
Brame le cerf rugit la panthère
Dehors l’homme – de la Terre
Avant qu’on n’ait plus de saisons, de rivières
Dehors, de l’air !
Depuis le temps qu’on te voit faire
Le rat le paon le rapace
Mets-toi debout dit la vipère
On est beaucoup mieux à sa place
Renvoie le loup à sa forêt
Le requin à son océan
Garde l’humain et au plus près
De l’enfant
De l’air !
Tonne l’éclair - gronde l’orage
Dehors l’homme - bon voyage !
Toi pour qui la mer n’est plus qu’une décharge
Dehors, de l’air !
Lourd le tribut ici-bas
Du Perito Moreno
La savane et la toundra
De t’avoir eu sur le dos
De l’air !
Crient l’anémone le ver le pivert
Dehors l’homme ! – la prière
Au fond du terrier dans le nid la tanière
Dehors, de l’air !
Brame le cerf rugit la panthère
Dehors l’homme – pour la Terre
Va voir si ça n’est pas mieux sur Jupiter
Dehors, de l’air !
|
||||
2. |
Bagan
03:41
|
|
||
C’est un petit village quelques planches de bois
A la croisée des chemins du ciel et de la terre
C’est un endroit sans âge où la mémoire des rois
Comme la brume du matin s’élève des monastères
Mes deux poules et l’enclos sur ma terre natale
Etaient peut-être de trop pour la carte postale
Vendue en dollars comme à Disneyland
A des touristes en car venus de Thaïlande
Bagan, comme ta photo est belle
Quand le soleil soulève les statues des murailles
Que l’histoire oubliée dort encore sous ta plaine
L’horizon se relève d’une ultime bataille
C’est un peu du mystère des ancêtres qui comptent
Les quartiers de la lune vendus au plus offrant
Sur ce lopin de terre qu’ils m’ont échangé contre
Un carré de bitume et un sac de ciment
Bagan, comme ta photo est belle
Quand le soleil soulève les statues des murailles
Que l’histoire oubliée dort encore sous ta plaine
L’horizon se relève d’une ultime bataille
Avant de partir pour construire leurs routes
J’ai dû laisser courir mes bêtes et mes doutes
Sous le regard rêveur de touristes qui dorment
Mon sourire et la peur comme seul uniforme
Bagan, comme ta photo est triste
Quand le soleil s’épuise sur la plaine des Stupas
Rouge de mon sang jusque dans tes briques
L’horizon s’amenuise sous les bottes des soldats
|
||||
3. |
Samba
01:55
|
|
||
Samba court
Il a ça dans le sang
Coupons court
Aux idées soi-disant
Les Kenyans sont faits pour ça
Les Cubains pour la salsa
Et toi t’es fait pour quoi ?
Samba court
Depuis la nuit des temps
Chaque jour
Samba poursuit le vent
Qui lui a pris la pluie
Comme on prendrait la vie
Il paraît que depuis
Samba court
Samba court
Acclamé par les gens
Souffle court
Et foulée de géant
Sans faillir, sans tomber
Il passe le relais
A toute l’humanité
Samba court
Samba court
Samba court
Samba court
J’entends au loin là-bas
Un tambour
C’est le cœur de Samba
Dans les rues de Paris
Il retrouv’ra la pluie
Qui tombe et l’éblouit
Samba court
Dans toutes les villes du monde
Sait qu’un jour
Puisque la terre est ronde
Il repass’ra par ici
Ici dans son pays
Il ramèn’ra la pluie
Samba
|
||||
4. |
Monna
03:37
|
|
||
Elle dit, c’est pas facile
Faudrait des doigts de fée
Pour maquiller les cils
Sans en mettre à côté
Pareil pour les paupières
C’est la même punition
Quand on naît dentelière
Dans un corps de maçon
Elle a encore les gestes
Du temps qu’c’était mon pote
Comme un piano qui reste
Parfois sur une fausse note
Vous dire depuis quand Colombine
Vivait dans le corps de Pierrot
Depuis quand il enfile
Des robes en douce sous le manteau
Y’a que Monna, pour vous dire ça
Y’a que Monna, pour vous dire ça
Elle tangue dans les rayons
De la galerie marchande
Naviguer en talons
C’est juste un coup à prendre
Essaye un joli haut
Hésite avec un autre
Les repose aussitôt
Dès qu’un regard se vautre
Elle sait bien qu’on ricane
Et quand elle craque Monna
Alors là ça chicane
Comme à la bodega
Vous dire à quand ça remonte
Quand la louve a plu au chacal
Quand Cary Grant fit la rencontre
Dans sa glace de Lauren Bacall
Y a que Monna, pour vous dire ça
Y’a que Monna, pour vous dire ça
Elle a eu des enfants
Une femme plutôt jolie
Quand elle s’appelait Bertrand
Du coup papa aussi
On évite le sujet
Est-ce la pudeur d’un homme ?
Qui l’empêche d’avouer
Qu’elle ne voit plus personne
C’était une vie normale
Dit-elle d’un trémolo
De celle que l’on étale
Le lundi au bureau
Vous dire depuis quand Colombine
Vivait dans le corps de Pierrot
Depuis quand il enfile
Les robes en douce sous le manteau
Y’a que Monna, pour vous dire ça
Y’a que Monna, pour vous dire ça
|
||||
5. |
Le mords-moi-le-noeud
04:00
|
|
||
Amarré au port de Paimpol
Guère plus gaulé qu'une gondole
Taillé pour des vents silencieux
Sa carcasse se la rouillait douce
Dans un reflet de lune rousse
Sous l'aile d'un cargo majestueux
Le type en voulait trois barils
L'aurait même joué à face ou pile
Qu'on lui en débarrasse morbleu !
Ma femme voulait l'app'ler "Neptune"
Lui qu'aurait pas fendu l'écume
Tell'ment il était "rafioteux"
Et moi d'un éclair de génie
Qu'on n’a qu'une seule fois dans sa vie
J'l'ai baptisé Le mords-moi-le-nœud
J'l'ai baptisé Le mords-moi-le-nœud
C'était qu'un vieux perchoir à mouettes
Où des ivrognes à la sauvette
Venaient pisser dessus par jeu
Où des Kersauson sans voyage
Aimaient y croquer des nuages
A la barbe des jours pluvieux
Où des ratés de mauvaise pioche
Sautaient du pont, sonnant la cloche
Du room-service du Bon Dieu
Peut-être au fond a-t-il une âme
Ce tas d'ferraille qu'aucune rame
Ne tira plus sous d'autres cieux
Moi je m'disais qu'un coup d'peinture
De l'antirouille sur ses blessures
Ressusciterait "Le mords-moi-le-nœud"
Ressusciterait "Le mords-moi-le-nœud"
Dès sa première sortie en mer
On a invoqué des prières
A "Sainte-Marinière-des-Poisseux"
J'aurais jeté par-dessus bord
Les femmes et les enfants d'abord
Chacun pour soi et nage qui peu !
Si un chalutier nous repêche
On finira à l'escabèche
Aux aromates faute de mieux
Sur la terre ferme de Paimpol
Comme un pape j'ai baisé le sol
Heureux d'être miraculeux
J'ai remis la mer à sa place
Et j'ai perdu à pile ou face
A tout jamais Le mords-moi-le-nœud
A tout jamais Le mords-moi-le-nœud
|
||||
6. |
Souvenez-vous Madame
02:42
|
|
||
Souvenez-vous Madame
C'était au tout début
Quand on se disait tu
On s'en foutait pas mal
Nous habitions encore
Cette chambre sous les toits
Où nous vivions à trois
Enfin nous et Nestor
Nestor c'était le chat
Vous n'vouliez pas d'enfant
Et c’est pour ça sûr’ment
Qu'on s'est perdus parfois
Au pied du chevalet
Devant la toile blanche
Je trouvais sur vos hanches
Tout ce qui se peignait
Souvenez-vous Madame
C'était au tout début
Quand on se disait tu
Avant que nos fleurs fanent
Nous habitions alors
Ce deux-pièces rue de Rennes
Que l'on voyait à peine
Depuis la rue dehors
Je vendais mes tableaux
Un peu ici ou là
Sacrifiant l'art parfois
Pour remplir le frigo
Je vous disais je t'aime
Au moins tous les quarts d'heure
Comme on se donnait l'heure
Et vous faisiez de même
Souvenez-vous Madame
C’était au tout début
Qu'on n'se tutoyait plus
Avant que nos fleurs fanent
On habitait déjà
Ce grand appartement
Avec vue sur Longchamp
Et nous perdions le chat
J'exposais à l'époque
Dans la galerie Renoir
Vous commenciez à boire
Je tenais des colloques
Tandis que tout Paris
Trouvait mes toiles immenses
Je trouvais sur vos hanches
Les mains de mes amis
Souvenez-vous Madame
C'était au tout début
Puis la gloire est venue
Souffler sur notre flamme
|
||||
7. |
L'autostoppeur
03:20
|
|
||
J’aimais bien quand papa
Prenait en autostop
Un baba cool sympa
Qui lui fumait ses clopes
Il montait à l’arrière
Avec ses cheveux gras
Sa guitare et son air
Que ma mère n’aimait pas
Qu’importe où il allait
Gandhi de grand chemin
Nous on le déposait
Parfois un peu plus loin
A l’autre bout d’la ville
Le temps de quelques mots
A l’autre bout du filtre
Juste à deux trois mégots
De remplir un cendar
De remonter les vitres
De parler des radars
De l'État qui profite
Et on f’sait un détour
Quand il tombait des seaux
On poussait à Nemours
Jusqu’au retour du beau
Moi j’me disais plus tard
Je s’rais pareil
J’aurais une guitare
La peau du soleil
Je pass’rais mes nuits
Feu de camp
J’y apprendrais l’ennui
Au chant des Mohicans
Maman elle, avait peur
Des zonards des carlouches
Des routards, des rôdeurs
Une brindille à la bouche
Qui avaient juste un sac
Un ventre qui sonnait creux
Une montre sans tic-tac
Des yeux un peu pluvieux
Papa faisait ses poches
Pour lui filer des pièces
Un briquet, une lampe torche
Une adresse dans le Gers
Et quand il descendait
Bien après Châteauroux
Enfin maman pouvait
Respirer un grand coup
C’était p’t'être un sadique
Disait-elle à mon père
Faudrait prévenir les flics
Faudrait prévenir ma mère
C’est vrai faudra leur dire
Disait papa moqueur
Si fier de repartir
D’l’amour plein son moteur
Moi je tournais la tête
Je tendais la main
Vers la silhouette
Qui rap’tissait au loin
J’me disais plus tard
Je s’rais pareil
J’aurais une guitare
La peau du soleil
Je pass’rais mes nuits
Feu de camp
J’y apprendrais l’ennui
Au chant des Mohicans
Je s’rais pareil
Je s’rais pareil
|
||||
8. |
Les heures creuses
03:10
|
|
||
J’ai réglé la note
Payé l’addition
J’vous dois plus rien
Des poireaux en bottes
Et des rangs d’oignons
M’attendent au jardin
J’ai deux trois bricoles
Que j’avais remises
Toujours à demain
Comme cette vieille bagnole
A qui j’ai promis
De m’salir les mains
Passer aux heures creuses
Des siestes crapuleuses
Au soleil
Mes mains sont les tiennes
Souffle dans les miennes
C’est pareil
Repeindre les volets
T’aimer plus encore
Dans les confitures
Descendre du grenier
Le lit en ressort
Où dormait Arthur
Et la vieille machine
A écrire pour coudre
Le fil de nos vies
Et les magazines
Que tu gardes sous l’coude
On sait jamais si
Passer aux heures creuses
Des journées bulleuses
Au soleil
Faire des gaufres au sucre
En saupoudrer jusqu’
Aux oreilles
Il est l’heure du thé
Tu files à l’anglaise
Et le jour aussi
Devant l’école les
Nourrices antillaises
Courent vite sous la pluie
Rabattent des capuches
Remettent des cagoules
Ouvrent un parapluie
Ramassent une peluche
Un choco qui roule
Un chien a suivi
Passer aux heures creuses
Comme l’eau gazeuse
Qui sommeille
Attendre que l’hiver
Passe par la caf’tière
Vivre en veille
Septembre maronne
Infusant l’automne
Au réveil
Tire la couette au bout
J’ai froid tout à coup
Aux orteils
|
||||
9. |
L'entretien
03:02
|
|
||
On ne s'imagine pas
Qu'elle a fait l'Olympia
Quand on la voit voûtée comme une cathédrale
L'époque où dans sa loge
Croulant sous les éloges
Paris la fleurissait comme une pierre tombale
Comme un mythe qui s'écroule
A ses pieds elle déroule
Une affiche qui rappelle sa gloire ancestrale
Elle chantait,
Elle chantait
Elle chantait quoi déjà ?
Ah ! ces fichues paroles
Qui parlaient
D'amour et de lilas
D'une femme loin des bras
De son homme
Devant toutes ses photos
Elle s’emmêle les pinceaux
Depuis quand la vieillesse a-t-elle des états d'âme ?
Elle déverse sa vie
Remplie comme un whisky
Elle s’étonne qu’aujourd’hui personne ne la réclame
Elle rejoue la vedette
Elle sort sa cigarette
Espère qu’on brûle encore d’allumer la grande Dame
Qui chantait,
Qui chantait,
Qui chantait quoi déjà ?
Elle ne s'en souvient pas
Elle chantait,
Elle chantait,
Elle chantait quoi déjà
Ah ! ces fichues paroles
Qui parlaient
D'un amour qui s'en va
De trucs qu’on n’apprend pas
À l'école
Puis s'en vient le tour
Des soixante-dix-huit tours
Qu'elle nous passe en boucle sur son électrophone
La qualité sonore
C'est un peu Pearl Harbor
On confond les violons et l'aviation nipponne
Si vieillir est cruel
On se dit que chez elle
Il fait bon à mourir quand on fut une idole
On chantait,
On chantait,
On chantait quoi déjà
On ne s’en souvient pas
On chantait,
On chantait
On chantait la la la
Tant pis pour les paroles
Qui parlaient
D'amour et de soldat
De ces soirs où l'on boit
Trop d'alcool
|
||||
10. |
|
|||
Ah ! si tu voyais ma valise
Je l'ai bouclée comme un fuyard
Foutu en boule les chemises
Dare-dare
J’ai pu attraper au vol
Deux cartes postales du Lavandou
J’les post’rai de Batignolles
Du coup
J'ai des anchois plein la glacière
J’me souviens plus si t'aimais ça
On s'est croisés en courant d'air
Une fois
Tu sais qu'je suis pas juilletiste
C'est quand même pas des gens comme nous
Tu parles d'une sortie d'artiste
Quelle idée d’mourir au mois d’août
La radio parle d’orages
Des caravanes sur pilotis
Des tentes igloos qu'ont fait naufrage
Cette nuit
Tu sembles manquer à personne
Au fil des ondes et des stations
Pas un qui entonne
Ton nom
Je m'suis arrêté prendre de l'essence
Jeter un œil dans le journal
Je l'ai r’tourné dans tous les sens
Que dalle !
Y’a des saisons bien plus propices
Comme pour les haricots mange-tout
Même si les jours raccourcissent
Quelle idée d’mourir au mois d’août
Quelle idée d’mourir au mois d’août
J'ai fait le plein dans mes chaussures
De sable jusqu'à la Toussaint
Gardé l'eau d'mer en piqûre
D'oursin
J’traverse des bourgs, des villages
Qu'ont des noms à coucher dehors
Triste comme une gare de triage
Dès lors
Je fonce les f’nêtres grandes ouvertes
Pour pas te rejoindre au volant
Surtout pour sécher les serviettes
Au vent
Je f’rai une halte à Nevers
Faire la bise à Soubirous
Y aura-t-il un fleuriste d'ouvert ?
Quelle idée d’mourir au mois d’août
Quelle idée d’mourir au mois d’août
|
||||
11. |
|
|||
Vous m’demandez si j’l’ai connu
On partageait nos décibels
J’étais jeunot un peu perdu
J’attaquais ma première bretelle
Il aimait taquiner l’pavé
Refaire l’portrait des voies romaines
Il burinait les vieilles chaussées
Pour en faire un parterre de reine
Comme lui j’avais pris perpète
Au bagne à casser des cailloux
La liberté c’est dans la tête
Quant à Cayenne, oh Cayenne c’est n’importe où
C’était déjà un monument
Un vieux routard du kilomètre
Il avait commis les plus grands
Bossé sur la Nationale 7
Bien qu’il fût pas entre les pognes
D’un Rodin ou bien d’une Claudel
Y’avait tant d’grâce dans sa besogne
Qu’il aurait taillé d’la dentelle
Taillé d’la dentelle
C’était l’artiste du macadam
Le seul délicat d’entre nous
S’arrêtait quand passaient des dames
Puis reprenait, reprenait, juste par à-coups
Sa mort j’m’en souviens à l’époque
La grande sécheresse de soixante-seize
La canicule, les routes en cloques
Un cagnard chaud comme la braise
On a beau être marteau piqueur
S’habituer à tous les climats
On enviait les martins-pêcheurs
Qui plongeaient, qui plongeaient dans le fleuve en bas
Alors vous dire c’qui lui a pris
Que ses amours battaient de l’aile
Que sa pelleteuse était partie
Pour un chantier dans les djebels
Personne ne sut la vérité
Il disparut dans l’eau profonde
Emportant le lourd secret
D’un vieux bagnard du bout du monde
D’un vieux bagnard du bout du monde
J’attaquais ma première bretelle
J’étais jeunot un peu perdu
On partageait nos décibels
Vous m’demandez si j’l’ai connu
Oh, j’lai connu
|
||||
12. |
Les ondes de choc
03:26
|
|
||
Elle court, la breloque
Dès le starting-block
De nos vies
Pas grand-chose en stock
Pas même un pébroque
Pour la pluie
Du genre soliloque
Cet air chant du coq
Premier cri
Puis droit le paddock
Les bras de nos vioques
Pour abri
Passé ten o’clock
Du rap ou du rock
Pris le pli
Chinois langue d’oc
D’écoles en colloques
Tout appris
Des dieux qu’on invoque
Le fric et le froc
Réunis
Nos trajets en loque
Nos claques et nos cloques
En sursis
Bourrique ou baroque
Le fauve ou le phoque
Éblouis
On est tomahawk
Pour la réciproque
A tout prix
D’une peau qu’on déloque
La pomme que l’on croque
A l’envi
En ces heures loufoques
Où les jours se moquent
De la nuit
Qu’enfin l’on révoque
De tous les molochs
L’appétit
Des jours ventriloques
Où l’on roule en coque
De survie
Y a-t-il un médoc ?
Pour que se disloque
Par ici
Le sort qui convoque
Les ondes de choc
De nos vies
Le sort qui convoque
Les ondes de choc
De nos vies
|
||||
13. |
|
|||
Le lundi matin j’arrive
A l’école avec chauffeur
Cent vingt-cinq regards me suivent
L’argent ferait le bonheur
Mes potes seront astronaute
Pompier artiste ou chercheur
Ces métiers sont pour d’autres
Moi papa m'a dit
Tu es un Rockefeller
Tu es un Rockefeller
Tu es un Rockefeller
J’vous paie mon billet d’avance
Qu’à Noël si je commande
Une guitare
Je recevrai pour vacances
Un MBA à Clev’land
Des dollars
Papa veut que je manage
Dans son grand bureau en verre
Au quarante-cinquième étage
J'aurais le sens des affaires
J'irai pas jouer sur les plages
Une romance pour trois accords
Papa pense à l'héritage
La famille d'abord
Tu es un Rockefeller
Tu es un Rockefeller
Tu es un Rockefeller
J'voudrais jouer dans le film
D'une serveuse de Brooklyn
Figurant
Mais j'épouserai Marilyn
Et les diamants d'une fille
A maman
Papa me dit sois discret
Faut pas déranger la crise
Pour rêver tout faire sauter
T’avais qu’à naître dans la mouise
Ça fait p't'être pas une enfance
Mais l'éducation hors-pair
Une vie tracée d'avance
Au nom du père
Tu es un Rockefeller
Tu es un Rockefeller
Tu es un Rockefeller
J'ai beau regarder ses dunes
J'en verrai pas les lagunes
La nuit
On ne décroche pas la lune
Quand on est prisonnier d’une
Dynastie
|
||||
14. |
|
|||
Y'a du boulot mon vieux Lennon
Sur la planète
Avant qu’un soir elle ne soit comme
Sous tes lunettes
Il n'y a plus qu'un seul grand frère
Assis à table
Et derrière le rideau de fer
D'un Mac Donald
Il y a des nouveaux prophètes
A leurs écoles
On ne connaît plus grand poète
Qu’un golden boy
On joue mais on ne joue qu’en bourse
A Manhattan
Où des gamins se traînent un blues
De businessman
Toi le vieux fou sur la colline
Reviens nous chanter Imagine
Et en plein cœur de Madison
Ô mon vieux John
Reviens nous chanter Imagine
Ça vaut la peine
Qu’on voie sous le pont de Brooklyn
Couler la Seine
Si le temps n’est plus aux rêveurs
Coupeurs de pomme
You may say I am a dreamer
Mon vieux Lennon
Où sont les diamants dans le ciel
Que Lucy portait avec elle ?
Où sont les diamants dans le ciel
Toi le vieux fou sur la colline
Reviens nous chanter Imagine
Et en plein cœur de Madison
Ô mon vieux John
Y a du boulot sur la planète
Fureur point com
Et des avions sur des fenêtres
Et dans l’Hudson
Les écureuils de Central Park
Aux premières loges
Voient des fumées jusqu’en Irak
Et s’interrogent
Où sont les diamants dans le ciel
Que Lucy portait avec elle ?
Toi le vieux fou sur la colline
Reviens nous chanter Imagine
Toi le vieux fou sur la colline
Reviens jouer Strawberry fields
Et en plein cœur de Madison
Reviens vers nous
Je crois qu’on est mon vieux Lennon
Devenus fous
|
Laurent Gatz France
"En marge des modes et des formats convenus, Laurent Gatz propose une chanson française originale, audacieuse, portée par un solide groove et une formation musicale de premier plan.
(newmorning.com)
Streaming and Download help